
« Affermis ce qui est près de mourir » de Timothée Paton
LE CONSTAT
Après des années de mission en Asie du Sud-Est, c’est en avril 2019 que je suis rentré en France.
Depuis mon retour, en visitant les églises évangéliques de différentes dénominations, je réalise qu’il n’existe pratiquement plus de rencontres destinées aux inconvertis.
Dans les années 90, je servais le Seigneur au sein des Assemblées de Dieu et dans l’Armée du Salut. Nous avions ce que l’on appelait des « réunions d’évangélisation ».
Ces rencontres avaient en commun des chants, des témoignages et des messages conçus pour ceux qui n’avaient encore jamais entendu le message de l’Évangile.
Des centaines d’églises implantées en France ont débuté justement par des réunions durant lesquelles, au moins une fois par semaine, le plan du Salut était annoncé.
Beaucoup d’observateurs aujourd’hui reconnaissent d’ailleurs que la croissance phénoménale des Assemblées de Dieu en France (et dans le monde) vient en grande partie du fait que leurs églises sont nées suite à des réunions d’évangélisation. Si l’ABC de l’Évangile n’est pas proclamé dans ces œuvres naissantes, le reste de l’alphabet n’a pas beaucoup de sens.
Les assemblées que mes parents ont implantées en France sont justement nées de cette façon, dans les villes de Gannat, du Puy en Velay, de la Bourboule, de Péronne et de Boulogne-sur-Mer. Ces églises n’ont pas débuté par des cultes, mais par des réunions d’évangélisation.
Puisque ces types de réunions n’existent plus, il peut parfois être difficile de nos jours d’inviter nos voisins ou nos collègues de travail inconvertis à l’église.
Avez-vous déjà convié des amis non chrétiens à se joindre à vous au culte ? Par politesse ou par curiosité, ils acceptent de venir. Vous êtes vraiment heureux qu’ils aient répondu à votre invitation, mais, en même temps, vous êtes un peu anxieux, à savoir si ça va leur plaire ou pas. Assis à leurs côtés à l’église , vous priez en silence pour que la louange et la prédication touchent leurs cœurs. Sur le chemin du retour, vous leur demandez timidement s’ils ont apprécié cette première expérience dans une église évangélique. Dans leur regard, vous pouvez lire : « En fait, je n’ai pas trop bien compris. Je ne suis pas sûr de vouloir y retourner ».
Alors que l’église était accueillante et la louange vivante, les cœurs des inconvertis n’ont pas été nécessairement touchés.
Je ne dis pas qu’il nous faut à tout prix reprendre le même format qui existait dans les années 50 ou 60. Ce qu’il faut, par contre, c’est renouer avec des rencontres destinées à ceux qui ne connaissent pas Jésus comme leur Sauveur. Le format peut varier : il peut s’agir de réunions consacrées exclusivement à l’annonce de l’Évangile ou de cultes « spécial évangélisation », par exemple.
Évidemment, ces réunions n’ont de sens que si nous partageons notre foi avec nos voisins et nos amis inconvertis. Ils viendront plus facilement à une rencontre d’évangélisation si nous avons déjà tissé des liens avec eux.
Après avoir, au fil des années, visité des centaines d’églises en France et sur les cinq continents, je crains qu’un grand nombre de nos églises n’aient jamais (ou pas depuis longtemps) annoncé le Salut. Je crains que de nombreuses âmes précieuses dans nos auditoires se sentent bien parmi nous sans avoir compris qu’elles étaient perdues et ce qui leur fallait faire pour être sauvées.
Je crains aussi que de nombreux pasteurs soient convaincus que certains membres de leur assemblée font partie du corps du Christ, alors qu’ils n’ont jamais vécu de conversion.
Ce que l’on reprochait autrefois à ceux qui fréquentaient l’Église catholique nous touche aujourd’hui : croire que fréquenter semaine après semaine une église nous garantit une place au ciel.
QUE FAIRE ?
« Sois vigilant et affermis le reste qui est prêt à mourir… » (Apocalypse 3 v 2)


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